HOME SWEET HOME. À propos de l'inquiédute
HOME SWEET HOME. À propos de l'inquiétude
Sous la direction de France Choinière
172 pages, reproductions en couleur, 2014
ISBN 978-2-922135-42-8
30 $
Une exposition et une publication développée pour Dazibao par Olivia Boudreau et France Choinière, réunissant des œuvres de :
Raymonde April, Juan Betancurth, Johanna Billing, Matthew Buckingham, Jennifer Campbell, Nancy Davenport, Bettina Hoffmann, Joseph Ismail, Patrick Jolley & Reynold Reynolds, Mazen Kerbaj, Thomas Kneubühler, Rob Kovitz, Søren Lose, Maria Marshall, Christof Migone, Gunvor Nelson, James Nizam, ONF, Anne Parisien, Paulette Phillips, William Raban, Gisela Restrepo, Ben Rivers, Jon Sasaki, Ron Terada, Chih-Chien Wang et al.
HOME SWEET HOME. À propos de l’inquiétude
La maison comme espace physique. La maison comme espace psychique. La maison, symbole serein du bercail, du lieu d’appartenance, de l’intimité, du familier, de la mémoire, de la douceur d’être. La maison, espace de l’isolement, de l’étouffement, de l’hostile, lieu de résonance du mal-être et de ce qui est perturbé. La maison, figure tant de l’équilibre que de son envers, ce point de tension où tout peut basculer.
L’exposition HOME SWEET HOME. À propos de l’inquiétude se construit autour du motif de la maison, du « home », certes pour marquer l’installation de Dazibao à demeure, dans ses nouveaux espaces, mais plus encore comme expression de l’incertitude indispensable à la création, à la poursuite d’une réflexion sur l’art. Ainsi, les œuvres réunies ont en commun de renverser les évidences pour révéler ou figurer ce doute nécessaire, cet état toujours mouvant impropre à la quiétude.
Pour certaines œuvres, l’incertitude loge dans une insistance à attester de l’histoire. Une histoire pourtant en perpétuelle évolution et dont le récit n’est jamais final, puisque parfois manipulée, effacée ou réinterprétée au gré des époques et des cultures. L’authenticité du document en est trouble, de même que la vérité historique et parfois même, purement et simplement, l’existence de ce qui est donné à voir. Afin de mitiger ce doute, d’autres œuvres utilisent l’image pour témoigner d’une identité, d’un rôle social, de l’appartenance à une collectivité ou plus abstraitement comme tentative, à tout le moins conceptuellement, de contrôler son environnement. Laissant poindre l’imprévisible et l’irrégulier comme forme de résistance aux conventions.
L’incertitude se manifeste aussi par des œuvres qui, en brouillant les rapports entre réel et imaginaire, se jouent de nos perceptions, lançant une invitation à figurer le sens caché des choses. Rendu invisible, l’écart entre le réel et le factice devient un espace pour confronter ses désirs, ses secrets, ses craintes les plus intimes. Par l’inconfort qu’elles suscitent, certaines œuvres parviennent même à bloquer tout sentiment d’identification et toute possibilité de vivre une expérience par procuration.
Enfin, d’autres œuvres figurent l’état d’incertitude formellement. Parfois en déréglant notre rapport habituel au temps par l’utilisation d’un montage en rupture de toute continuité convenue ou encore par des mises en scène qui, dans la durée, deviennent insupportables, oppressantes. D’autres fois, par des déplacements lents de caméra qui installent et maintiennent d’une manière insidieuse le malaise ou finalement par la fixité persistante d’une image qui devrait changer, qui devrait bouger, pour laisser libre cours à la narrativité qui lui semble implicite.
HOME SWEET HOME. À propos de l’inquiétude rassemble le travail de plus de vingt-cinq artistes du Québec, du Canada et de l’étranger. Le projet consiste en une exposition en galerie, une exposition vidéo en salle de projection, des œuvres monumentales installées dans la ville et une publication pour laquelle deux œuvres textes ont été spécialement créées par Rob Kovitz et Christof Migone. Y sont réunies des œuvres photographiques, vidéographiques, filmiques, performatives, installatives et sonores qui déploient les multiples usages de l’image dans l’art contemporain. Faisant fi de tout recensement, historique ou autre, et de toute chronologie, se côtoient librement dans ce projet des œuvres qui éclairent tout autant le passé que le présent et laissent présager du futur des pratiques de l’image – mais bien entendu sans certitudes.
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