Dazibao satellite | Jennifer Campbell et Thomas Kneubühler
Comme avant-goût à cette désormais tant attendue exposition inaugurale qui célébrera l’ouverture de notre nouvel espace au 5455 de Gaspé, Dazibao satellite présente deux œuvres monumentales dans la ville. Sur les panneaux du Café Cherrier et du Marché Bonsecours, qui ont déjà accueilli des œuvres de David Tomas et d’autres de Manon De Pauw, vous aurez le plaisir de découvrir String House de Jennifer Campbell et Trading Post de Thomas Kneubühler. Ces deux œuvres, créées pour l’occasion, posent les premiers jalons de l’exposition, du programme vidéo et de la publication Home Sweet Home. À propos de l’inquiétude qui marqueront le retour de Dazibao.
Jennifer Campbell
Jennifer Campbell crée des performances pour la caméra qui explorent les processus de transformation et de mutation de son corps et d’objets divers. Faisant souvent s’épouser corps et objets de manière inusitée, elle construit des images qui décontextualisent tant le corps que l’objet. Dans cet univers surréaliste, des permutations en apparence ludiques instaurent un climat de tension psychologique persistante. L’artiste vise les limites : les limites d’endurance de son corps, les limites de notre réceptivité perceptive, de notre capacité à moduler la réalité. String House, image monumentale installée dans la ville sur la façade d’un café, a été spécialement conçue pour l’exposition Home Sweet Home. À propos de l’inquiétude. Sur un fond noir, deux mains tendues vers l’avant – comme l’extension de nos propres bras – tracent la silhouette d’une fragile maison par un délicat jeu de ficelle, rappelant nos jeux d’enfants.
Thomas Kneubühler
Dans son travail, Thomas Kneubühler traite de questions sociales, de l’impact de la technologie sur notre fonctionnement et de la nature ambivalente des structures de la vie moderne. Les images de Kneubühler se situent dans cette zone frontière entre le public et le privé, entre l’accès et l’intrusion. Trading Post est l’image monumentale d’un tipi, installée sur la façade d’un ancien marché public de Montréal bâti sur un site occupé depuis l’époque des colonies. L’image a été prise sur le site de ce qui était, il y a longtemps, un poste de traite exploité par la Compagnie de La Baie d’Hudson à l’île Fort-Georges, à la baie James. Avec cette œuvre, Kneubühler souligne que les conséquences du progrès et du commerce ne sont pas toujours heureuses et que les notions de territoire ainsi que d’appartenance y sont souvent éradiquées. Les Cris de l’île Fort-Georges ont été déplacés pour permettre l’installation de systèmes hydroélectriques, de même que les peuples des Premières Nations ont été évincés à l’arrivée des colons.
Née à Vancouver, Jennifer Campbell vit et travaille à Seattle (Washington). Elle est titulaire d’une maîtrise en photographie de l’Université Concordia. Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles à Dazibao (Montréal), West Space (Australie), AXENÉO7 (Gatineau), Gallery4Culture (Seattle) et à la Galerie B-312 (Montréal). Elle a participé à plusieurs expositions collectives et festivals parmi lesquels Faking Death: Canadian Art Photography and the Canadian Imagination à la Jack Shainman Gallery (New York), LIVE Biennale (Vancouver), Through Future Eyes: Endurance of Humanity au Yerba Buena Center for the Arts (San Francisco), Northwest Film & Video Festival (Portland, Oregon, 2010) à l’occasion duquel elle a reçu le Prix du Jury, Reel Canadian Film Festival (Fernie, Colombie-Britannique, 2011), Festival Miden (Athènes, 2012) et le festival Traverse Vidéo (Toulouse, 2013).
Suisse d’origine, Thomas Kneubühler vit à Montréal depuis 2000. Il a présenté son travail dans plusieurs expositions individuelles au Canada, notamment à la Gallery 44 (Toronto), VU, centre de diffusion et de production de la photographie (Québec), PLATFORM Centre for Photographic + Digital Arts (Winnipeg), Latitude 53 (Edmonton) et AXENÉO7 (Gatineau). Il a participé à de nombreuses expositions collectives dont Art contemporain Montréal dans le cadre de l’Exposition universelle de Shanghai (2010), Le travail qui nous attend – La Triennale québécoise au Musée d’art contemporain de Montréal (2011), Au milieu de nulle part au Centre culturel canadien à Paris (2012-2013) et l’exposition à venir Field Work à l’occasion de OSLO 8 contemporary photography (Basel, 2015). En 2011, il reçoit le Prix Pratt & Whitney Canada du Conseil des arts de Montréal.
Dazibao remercie les artistes, le Café Cherrier (Monsieur Jacques Boisseau) et le Marché Bonsecours (Monsieur Claude Pronovost) pour leur précieuse collaboration, le Musée d’art urbain pour avoir fait don des panneaux ainsi que ses membres pour leur soutien. Dazibao reçoit l’appui du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts de Montréal. Dazibao est membre du Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec.
Tweet