GENÈSE DE LA GLACE
Barbara Steinman (Montréal)
10 février au 12 mars 2000
Dans sa pratique, Barbara Steinman s’est d’abord intéressé à la vidéo puis suivirent des œuvres in situ et des installations intégrant parfois la photographie. Toujours les œuvres de l’artiste soulèvent des problématiques profondément humaines, proposant de multiples niveaux de lecture et mettent en place des dispositifs esthétiques raffinés, d’une extrême sobriété.
Le présent projet intitulé Genèse de la glace réunit des œuvres photographiques créées par assemblage numérique parfois recouvertes de verre éclaté ou fracturé ainsi que des objets de verre sculpté. À la fois fragile, d’un statut précaire, pourtant solide, pour ne pas dire imposante, les œuvres ainsi rassemblées suggèrent le caractère changeant, l’état transitoire et provisoire de toute chose, la fragilité même de la vie.
Pour Double Blind, une femme et un homme d’âge moyen se détournent l’un de l’autre et nous font dos. Emprisonnés dans du verre éclaté, qui pourrait à tout moment s’effondrer, les personnages se résistent et figurent cette difficulté des rapports humains, voire amoureux. Dans Grace-note, un horizon paisible se dessine au dessus de plusieurs strates de glace confinant le vêtement soigneusement allongé d’un corps absent. Le froid et le sentiment d’un vide absolu habitent également cette autre pièce intitulée Thin Ice : une mince cloison, sépare l’image telle une parois presque perméable entre nature et culture. Pour Candle, une bougie ruisselante, la glace et le feu s’opposent. Voisine ces œuvres photographiques, un caisson de verre, Houdini’s Case. Cette vitrine, rappelant les modes de présentation d’un musée d’histoire naturelle, accueille un marteau et des clous de verre finement ciselés. Ces outils d’une époque impossible évoquent l’infinitude d’une ère de glace, en constante métamorphose.
Barbara Steinman vit et travaille à Montréal. Elle a réalisé de nombreuses œuvres in situ, certaines éphémères, dont L’Imperceptible trajet, 1993, Chapelle de l’Hôtel-Dieu, Troyes, France, Let Freedom Ring, 1998, ICA/VitaBrevis, Boston, États-Unis et Notion of Conflict, 1995, Stedelijk Museum, Amsterdam, Pays-Bas. L’artiste travaille présentement à la création d’un jardin permanent pour The Opera Place à Toronto. Les œuvres de Barbara Steinman sont régulièrement présentées par la Olga Korper Gallery (Toronto) et ont fait partie de nombreuses expositions collectives significatives : The Hand, 1999, The Power Plant, Toronto, About Place: Recent Art of the Americas, 1995, The Art Institute of Chicago, Beyond National Identity, 1995, présentée dans trois musées japonais, le Setagaya Art Museum, le National Museum of Modern Art et le Hokkaido Museum of Modern Art. La Ikon Gallery (Birmingham, Grande-Bretagne), la MacKenzie Art Gallery (Regina), le Museum of Modern Art (New York) et le Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa) lui ont consacré d’importantes expositions personnelles.
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