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    Carte grise à Pierre Dorion – Ailleurs

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Ailleurs


Carte grise à Pierre Dorion


Édouard Baldus, Robin Collyer, Guy Pellerin
27 avril au 28 mai 2000
L’exposition est accompagnée d’une publication bilingue comprenant un entretien entre Pierre Dorion et Penny Cousineau-Levine.

Carte grise permet annuellement de découvrir, par le biais d’une exposition et d’une publication, le regard particulier d’un artiste sur la photographie actuelle. Dans ce contexte, Pierre Dorion a choisi de nous présenter Ailleurs, un projet réunissant des œuvres d’Édouard Baldus, de Robin Collyer et de Guy Pellerin.

Avec Ailleurs, Pierre Dorion s’attarde, en tant que commissaire invité, sur la représentation de l’architecture et du paysage urbain. Les œuvres choisies permettent d’effectuer des recoupements entre l’origine photographique des lieux représentés et le rendu pictural des images. Les rapports, parfois retors, qu’entretiennent peinture et photographie sont examinés par le biais des différentes interprétations du monde urbain proposées par les artistes.

Édouard Baldus est un photographe français qui vécut au XIXe siècle. Il a participé à la mission héliographique : un ambitieux projet du Second Empire qui consistait à répertorier, à l’aide de la photographie, tout le patrimoine architectural français. Baldus utilisait l’héliogravure, un procédé d’impression photomécanique qu’il avait lui-même perfectionné. Cette technique lui permit de manipuler ses photographies, d’effacer tous les éléments qui pouvaient potentiellement servir à identifier le contexte d’origine du sujet photographié. Il en résulte des œuvres où l’approche documentaire — photographies extrêmement détaillées d’architectures — est doublée d’un grand pouvoir d’évocation picturale.

Robin Collyer est un artiste torontois reconnu pour ses œuvres sculpturales. Toutefois, depuis plus de vingt ans, il poursuit également une pratique photographique. Pour ce projet, sont réunies des photographies retouchées numériquement, représentant des paysages urbains nord-américains. Ces images couleur, de grands formats, témoignent des rapports qu’entretiennent les œuvres sculpturales de Collyer avec les éléments d’architecture urbaine qui les ont inspirées. Les manipulations qu’inflige Collyer à ses photographies permettent de tisser des liens insolites entre l’art et la réalité.

Guy Pellerin est un peintre montréalais. Les œuvres retenues pour le présent projet sont des séries de tableaux monochromes élaborées à partir de la couleur d’un édifice ou d’autres lieux spécifiques. Comme Baldus, Pellerin tente de répertorier des styles architecturaux mais en se limitant, pour réaliser son projet, à une donnée inhérente à la peinture : la couleur. Ces œuvres, qui semblent à première vue appartenir à la tradition de la peinture abstraite, inlassablement nous renvoient à leur référent initial, à la notion de souvenir.

Ailleurs permet d’explorer différentes tangentes de l’infiltration du photographique dans le vocabulaire pictural, par le biais de l’architecture urbaine.


Édouard Baldus est reconnu comme l’un des plus importants photographes du XIXe siècle. Bien que son œuvre s’inscrive incontestablement dans l’histoire photographique de ce siècle, nous n’en savons que très peu sur sa vie. Baldus serait né autour de 1813 et aurait émigré en France vers 1838. Entre 1842 et 1851, Baldus aurait eu une pratique de peintre puisqu’il a participé à différents Salons de Paris pendant cette période. Il est impossible de retracer précisément quand Baldus commença à pratiquer la photographie. Nous savons toutefois qu’il fonda la Société Héliographique en 1851 avec, entre autres, Hippolyte Bayard, Henri Le Secq et Gustave Le Gray. C’est environ à ce même moment que Baldus perfectionna un processus de photogravure qui lui permit de réaliser des images poignantes, hautes en contraste, et éliminant tout détail jugé superflu. Il publia de nombreux albums photographiques dont Les Principaux Monuments de la France reproduits en héliogravure par E. Baldus. Baldus reçut la Légion d’honneur en 1860 et mourut, dans l’ombre pourtant, en 1890.

Né à Londres, Robin Collyer a fait ses études au Ontario College of Art à la fin des années soixantes. Il vit et travaille à Toronto. D’abord connu comme sculpteur, l’artiste poursuit en parallèle une importante pratique photographique. Robin Collyer utilise la photographie pour créer des juxtapositions insolites, pour renverser notre appréhension, souvent convenue, du paysage urbain. Dans la série retenue pour cette exposition, l’artiste propose un regard étrange sur le panorama de la ville et de la banlieue : de tous les écriteaux, panneaux publicitaires et affiches de propagande, le texte a été effacé, gommé. À la fois familières et méconnaissables, ces images permutent nos référents. Les œuvres de Robin Collyer représentaient le Canada à la XLVe Biennale de Venise et son travail est régulièrement présenté tant au Canada qu’en Europe et aux États-Unis. Récemment, la Art Gallery of York University (Toronto) présentait une expostion majeure de ses travaux photographiques.

Depuis 1972, Penny Cousineau-Levine écrit régulièrement sur la photographie. Elle s’intéresse tout particulièrement à la photographie d’origine canadienne et aux productions réalisées par des femmes. Ses articles ont été publiés dans plusieurs revues dont, entre autres, Afterimage, Parachute et Canadian Art. Elle est également l’auteure de nombreux essais publiés dans le cadre de catalogues d’expositions. Récemment, elle complétait récemment un ouvrage portant sur la photographie et l’imaginaire canadiens. Penny Cousineau-Levine enseigne la photographie à l’Université Concordia depuis 1989, dont elle dirige présentement le département des arts visuels. Elle avait précédemment enseigné pendant plus de quatorze ans à l’Université d’Ottawa. Penny Cousineau-Levine a donné de nombreuses conférences partout au pays, invitée tant par des musées et des universités que des galeries.

Né à Ottawa en 1959, Pierre Dorion vit et travaille à Montréal. Pierre Dorion est peintre, dans une tradition que l’on pourrait croire révolue. Cependant, ses œuvres, en s’inscrivant dans un certain usage de la peinture, relance toute une réflexion sur l’histoire et le statut même de la peinture. De plus, l’artiste s’interroge, par son intérêt historique pour le développement du médium, sur les liens que peut entretenir la peinture avec d’autres médias ou approches plus contemporaines comme l’installation, les technologies numériques et surtout les techniques de l’image, dont la photographie. Ses œuvres sont régulièrement présentées par la Galerie René Blouin à Montréal et la Jack Shainman Gallery à New York. Le Musée régional de Rimouski, la Southern Alberta Art Gallery (Lethbridge), la Mackenzie Art Gallery (Regina) et la Art Gallery of York University (Toronto) de même que le Centre international d’art contemporain (Montréal) lui ont consacré d’importantes expositions personnelles.

Né en 1954, Guy Pellerin détient un baccalauréat en Arts visuels de l’Université Laval et une maîtrise du Massachusetts College of Art de Boston. Il vit et travaille à Montréal. Alors que, à première vue, la pratique du peintre semble fondamentalement abstraite, d’une certaine tradition conceptuelle du monochrome, c’est tout un univers référentiel que déploie son œuvre. Les travaux de Guy Pellerin toujours s’articulent autour de la couleur, la couleur comme repère, souvenir persistant d’un lieu ou d’un individu. Comme si la couleur, et sa texture propre, parvenait à faire portrait ou à simuler le prélèvement, une archéologie de la mémoire. Ses travaux sont régulièrement exposés au Canada, parfois en Europe et aux États-Unis. Le Musée d’art contemporain de Montréal, le Centre culturel canadien (Paris) et le Centre Saidye Bronfman (Montréal) ont présenté d’importantes expositions personnelles de ses œuvres.




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