Nadia Seboussi
Hidad
19 novembre 2015 au 30 janvier 2016 | Vernissage le 19 novembre à 19 h
La galerie est ouverte du mardi au samedi, de midi à 17 h
Le travail de Nadia Seboussi se penche sur le conflit armé et ce qu’il engendre : violence, migration, perte et exil. Les œuvres rassemblées pour cette exposition se développent en deux axes qui, quoique fort différents dans leur démarche et leur approche formelle, se rejoignent sur la question de l’héritage et de la représentation du drame algérien.
Le témoignage et la documentation de ces femmes algériennes qui durant la guerre civile ont pris les armes posent l’amorce du projet et exposent l’ampleur de la tragédie, mais parle aussi de la connaissance intime qu’a l’artiste de son propos. Au-delà des femmes retracées sur toute l’Algérie, il y a ses références récurrentes à une filiation féminine douloureusement marquée par l’histoire du pays.
Vient ensuite la reconstitution en tableaux vidéographiques de représentations désormais mythiques du drame algérien. Puisant à même l’iconographie pathétique véhiculée par les différents organes de presse mondiaux – avec plus d’insistance ceux d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – ainsi que dans une tradition picturale propre aux scènes de lamentations (aussi reprise par Bill Viola), Nadia Seboussi développe de somptueuses fresques en clair- obscur proposant une nouvelle chorégraphie du deuil. Dans le mouvement lent des corps, dans les visages tantôt absorbés, tantôt meurtris, dans la décomposition des gestes incarnant la souffrance, Nadia Seboussi propose un moratoire, le temps du deuil : Hidad.
Dans le contexte de cette exposition, l’œuvre de Nadia Seboussi jouxte celles de Gabriela Löffel et de Léna Mill-Reuillard. Quoique déployant chacune des enjeux thématiques singuliers, les trois artistes se penchent sur la méthodologie de la représentation, sur ce qui se pose dans cet interstice entre notre vision du monde et l’image, tant sur le plan perceptuel que sociopolitique ou sémantique. Les trois propositions réunies offrent un regard sur cette traduction que nous faisons du monde par le biais des images et soulèvent par extension toute la question de l’influence, de la transmission et de la réécriture de l’histoire.
Originaire d’Algérie, Nadia Seboussi est aujourd’hui établie à Montréal où elle a complété une maitrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Récipiendaire de la Bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain en 2013, la présente exposition ainsi que la publication qui l’accompagnera constituent le point culminant du projet réalisé dans ce contexte. Son travail a été exposé en France, en Espagne, au Mexique, à Cuba et au Canada. En 2014, elle participait à la deuxième édition de la Bienal de la Imagen en Movimiento en Argentine.
Cette exposition a été organisée pour Dazibao par France Choinière en étroite collaboration avec l’artiste. Cette exposition, de même que la publication qui l’accompagnera, bénéficie du soutien de la Fondation de la Famille Claudine et Stephen Bronfman. Dazibao remercie l’artiste de sa généreuse collaboration ainsi que ses membres pour leur soutien. Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal et du Ministère de la Culture et des Communications.
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