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  • © Nelson Henricks, A Lecture on Art (2015). Photo : Veronica Mockler

    © Nelson Henricks, A Lecture on Art (2015). Photo : Veronica Mockler

  • © Nelson Henricks, A Lecture on Art (2015). Photo : Veronica Mockler

    © Nelson Henricks, A Lecture on Art (2015). Photo : Veronica Mockler

  • © Nelson Henricks, A Lecture on Art (2015). Vue de l'exposition. Photo : Veronica Mockler

    © Nelson Henricks, A Lecture on Art (2015). Vue de l’exposition. Photo : Veronica Mockler

  • © Nelson Henricks, Monochrome A to Z - for Grapheme-Colour Synaesthetes (2012). Photo : Veronica Mockler

    © Nelson Henricks, Monochrome A to Z – for Grapheme-Colour Synaesthetes (2012). Photo : Veronica Mockler


Nelson Henricks


A Lecture on Art


Du 25 avril au 20 juin 2015 | Vernissage le 30 avril à 19 h




À l’occasion de l’ouverture de la Foire Papier15, la galerie sera ouverte le vendredi 24 avril de 17 h à 21 h

HEURES D’OUVERTURE PENDANT LA FOIRE PAPIER15
Samedi le 25 avril de 11 h à 19 h
Dimanche le 26 avril de 11 h à 18 h

Dans un monde où les mécanismes propres aux technologies de la communication sont souvent invisibles,
révéler ces derniers s’avère un geste socialement et politiquement puissant. Les œuvres d’art utilisant ces technologies
peuvent éclairer la compréhension des interactions entre technologie, contexte social et subjectivité. N.H.


Artiste, écrivain, musicien, parfois commissaire, Nelson Henricks est une figure incontournable de la vidéo actuelle. Depuis plus de trente ans, il développe une œuvre dense, véritable laboratoire de recherche sur des questions telles que la représentation visuelle du son, le passage du temps, les translations induites par toute forme de traduction – d’une langue à une autre, d’un médium à un autre, d’une notion à une autre – de même que les champs sémantiques révélés par ces glissements. La pratique de Nelson Henricks va de simples monobandes à des installations complexes à plusieurs canaux et à des projets intégrant divers autres techniques ou matériaux.

Le présent projet porte une attention particulière aux questions de séquence et de temporalité, ainsi qu’au langage et à la transmission des idées. Un premier corpus d’œuvres emprunte son système à l’alphabet. Sont d’abord réunis vingt-six tableaux monochromes dont les couleurs correspondent à celles où l’artiste, synesthète, voit les vingt-six lettres. Suit une série de « dessins » en noir et blanc exécutés à la dactylo, répétant sur chacun une seule lettre jusqu’à combler l’espace de la page. En parallèle, une séquence de vingt-six diapositives documente la redisposition, semaine après semaine, des tables d’une salle de classe pour former une à une les lettres de l’alphabet.

Présentée en forme de T, l’installation vidéo qui donne son titre à l’exposition, A Lecture on Art, occupe la plus grande partie de l’espace. L’œuvre emprunte son titre et s’inspire d’un texte écrit en 1882 par Oscar Wilde et livré par lui lors d’une tournée en Amérique. Ce texte nous est parvenu dans la transcription qu’en fit Helen Potter, transcription qui tente au-delà du sens des mots d’en consigner la phonétique (l’aspect sonore, voire musical) comme l’intonation, la vitesse d’élocution ou l’accent de Wilde.

À l’opposé d’une reconstitution, Nelson Henricks fractionne son interprétation de ce texte en quatre segments qu’il isole les uns des autres sur des écrans distincts que le spectateur ne peut embrasser d’un seul regard. Acteur / texte / bruitage / décor, la fonction de chacune des parties du tout est rendue manifeste. Devant l’impossible unité visuelle, la recombinaison des segments se fait néanmoins dans l’immédiat de façon rythmique par le son. À la manière de rhizomes, les quatre parties de l’installation sont unies par un réseau de connexions multiples sans hiérarchie nette. Comme quoi pour passer du monde de la perception à celui des idées il faut rompre l’unité apparente du réel et le décomposer. Idées, images et son peuvent ainsi être détachés de leur contexte initial pour se nourrir à un riche système de correspondances favorisant l’éclosion de nouveaux paramètres de perception et de réflexion.


Originaire de Bow Island en Alberta, Nelson Henricks obtient un diplôme du Alberta College of Art and Design (1986). En 1991, il s’établit à Montréal où il complète un baccalauréat en études cinématographiques à l’Université Concordia (1994). Henricks est rapidement reconnu pour ses monobandes et ses installations vidéo, qui seront diffusées partout à travers le monde. Dès 2000, le Museum of Modern Art (New York) lui consacre un programme dans le cadre de sa série Video Viewpoints. En 2002, il reçoit du Conseil des arts du Canada le Prix Bell Canada d’art vidéographique et en 2010 la Galerie Leonard-et-Bina-Ellen lui consacre, sous le commissariat de Steve Reinke, une importante rétrospective accompagnée d’une publication : Time Will Have Passed Le temps aura passé. Henricks a également participé à de nombreuses expositions collectives, par exemple dans les dernières années à la Triennale québécoise du Musée d’art contemporain de Montréal (2011) et à Made in Calgary: The 1990s au Glenbow Museum (Alberta, 2014). Nelson Henricks enseigne la production vidéo à l’Université Concordia de même que dans les autres universités montréalaises. A Lecture on Art est un projet développé en vue de l’obtention d’un doctorat en Études et pratiques des arts (UQÀM).

L’artiste remercie l’association des chargés de cours de l’Université Concordia pour la bourse de développement professionnelle qui a servi à la production de cette exposition. Cette exposition a été organisée pour Dazibao par France Choinière en étroite collaboration avec l’artiste. Nous remercions l’artiste de sa généreuse collaboration ainsi que nos membres pour leur soutien.




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