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  • © Patrick Bernatchez, Océania (2015). Façade du Marché Bonsecours. Photo : Marilou Crispin

    © Patrick Bernatchez, Océania (2015). Façade du Marché Bonsecours. Photo : Marilou Crispin

  • © Patrick Bernatchez, Nexus (2015). Façade du Café Cherrier. Photo : Marilou Crispin

    © Patrick Bernatchez, Nexus (2015). Façade du Café Cherrier. Photo : Marilou Crispin


Dazibao satellite | Patrick Bernatchez


Pour souligner les 35 ans de Dazibao, deux nouvelles œuvres satellites s’installent en ville! Ainsi, sur les façades du Café Cherrier et du Marché Bonsecours, qui ont déjà accueilli des œuvres de Jennifer Campbell, Manon De Pauw, Thomas Kneubühler et David Tomas, vous aurez le plaisir de découvrir deux œuvres de Patrick Bernatchez. Inspiré du roman contre-utopique 1984, ce nouveau projet de l’artiste aborde les notions de libertés individuelles, de mémoire collective, de langage et de pouvoir.

C’est en 1949 qu’a été publié le plus célèbre roman de George Orwell : 1984. Trente-cinq ans séparent la sortie du roman de l’an 1984. Trente-cinq ans, c’est également le nombre d’années qui nous séparent maintenant de l’an 1980 — année de fondation de Dazibao — et de l’an 2050, date de l’ultime victoire du régime totalitaire imaginé par Orwell sur une civilisation privée des moyens de penser sa liberté. Ces pirouettes temporelles, entre fiction et réalité, servent de point de départ au projet de Patrick Bernatchez : c’est au bout d’une échelle de 35 ans, dirigée vers le passé ou le futur, qu’il a puisé l’inspiration pour ce projet.

En référence à la novlangue, langue imaginée par Orwell et dont le dépouillement a pour objectif d’empêcher toute réflexion critique, Patrick Bernatchez a choisi un bref extrait de quatre lettres : « Tu es ». Dans le roman, ce commandement succinct réfère au contrôle total qu’exerce le régime sur la vie de ses citoyens. Hors-contexte, surplombant le passant depuis la façade du Marché Bonsecours, l’affirmation « Tu es » revêt inévitablement un caractère social et politique.

Sur la façade du Café Cherrier, l’artiste propose une image représentant un agrandissement de son propre iris, photographié à l’aide d’un appareil ophtalmologique. Cet iris coloré et dominant fait directement allusion au roman 1984 ainsi qu’à la surveillance quotidienne dont nous faisons l’objet lors de nos déplacements, aussi bien dans les espaces physiques que virtuels.


Ne manquez pas Patrick Bernatchez – Les Temps inachevés au Musée d’art contemporain de Montréal. Aussi au programme du MAC, des expositions sur Dana Schutz et Camille Henrot. Du 17 octobre 2015 au 10 janvier 2016.


La pratique artistique de Patrick Bernatchez se construit par cycles de production au sein desquels les œuvres sont toujours en étroit dialogue. Sa pratique multidisciplinaire se partage entre le dessin, la gravure, la peinture, la photographie, le film, l’installation et le son. En septembre 2014, son travail faisait l’objet d’une importante exposition au Casino Luxembourg réalisée en collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal, qui présente à son tour l’exposition cet automne. Son travail a également été exposé aux Pays-Bas, en France, aux États-Unis et au Canada. Patrick Bernatchez vit et travaille à Montréal.

Dazibao remercie les artistes, le Café Cherrier (Alexandre et Jacques Boisseau) et le Marché Bonsecours (Claude Pronovost) pour leur précieuse collaboration, le Musée d’art urbain pour avoir fait don des panneaux ainsi que ses membres pour leur soutien. Dazibao reçoit l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal et du Ministère de la Culture et des Communications.