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Une pratique profane : art récent en Inde (Inde)


10 novembre au 15 décembre 2001
Nalini Malani, Anand Patwardhan
Commissaire : Peter White – Hoopoe Curatorial

Dans le cadre du vaste projet interdisciplinaire Des idées en mouvance : un dialogue culturel contemporain avec l’Inde, organisé par Hoopoe Curatorial, Dazibao présente le travail de Nalini Malani et d’Anand Patwardhan, deux des plus importants artistes indiens travaillant aujourd’hui en film et en nouveaux médias. La production de ces artistes est présentée dans le contexte de l’exposition Une pratique profane : art récent en Inde, qui réunit neuf artistes contemporains de l’Inde et qui se tient à Dazibao, de même que dans trois autres centres d’artistes (La Centrale / Powerhouse, Oboro et Optica).

Utilisant comme médiums le film et l’installation vidéo, Malani et Patwardhan attirent l’attention du public, par le biais de l’art, sur des questions liées à la justice sociale, à la croissance du fondamentalisme religieux, aux injustices inhérentes aux systèmes de classe et de caste, et à la liberté d’expression.

Nalini Malani combine des références théâtrales et littéraires pour mettre en lumière des problèmes politiques et sociaux. Ancrée dans un contexte interculturel et international, son installation vidéo Hamletmachine s’appuie sur l’adaptation qu’a faite l’auteur allemand Heiner Mueller du Hamlet de Shakespeare. « Même si la célèbre phrase ­ « être ou ne pas être » ­ est développée de façon à prendre la forme d’un type différent de soliloque dans Hamletmachine, dit Malani, le texte aborde toujours la question même de l’action, le fait de prendre position. » L’image d’un danseur de butô japonais est projetée sur les murs et sur un lit de sel à même le sol. Son corps est parcouru de séquences vidéo sur les émeutes de Bombay en 1992-1993, de même que d’images et de sons documentant l’impérialisme culturel américain et l’époque fasciste en Europe et au Japon. Établissant un lien avec l’incertitude vécue par Hamlet, Malani identifie un état d’indécision nationale comme étant responsable de la montée du pouvoir fondamentaliste hindou en Inde.

Anand Patwardhan, un des plus grands cinéastes documentaires en Inde, réalise des films sur des questions sociales et politiques depuis vingt-cinq ans. Actif dans la lutte pour les libertés civiques, Patwardhan se décrit lui-même comme « un être humain pas très sérieux que les circonstances obligent à réaliser des films sérieux ». Patwardhan a réussi à rejoindre un auditoire élargi en diffusant son œuvre dans les communautés locales et à la télévision, souvent en obtenant des injections de la cour pour ce faire.

Les deux œuvres présentées dans cette exposition ont été réalisées dans le format vidéoclip. We Are Not Your Monkeys (1996) constitue une revendication vibrante en faveur des droits des dalits ou intouchables en Inde, ces gens qui sont au bas de l’échelle du système de caste hindou, ainsi qu’une condamnation incisive de cette réalité qu’est la hiérarchie sociale dans un pays où les castes ne devraient pas, en principe, exister. Ribbons for Peace (1998) est un appel à la paix, fait en réaction à l’explosion d’un engin nucléaire en Inde. Ces deux œuvres s’inscrivent dans la démarche de Patwardhan qui est de faire connaître certaines questions à l’extérieur de la sphère culturelle. Conçue pour une diffusion publique, Ribbons for Peace a été présentée sur les ondes de MTV India.

Des idées en mouvance : un dialogue contemporain avec l’Inde est un événement organisé par Hoopoe Curatorial et présenté à Montréal en collaboration avec les Productions Cargo. Étalé sur quatre années, ce projet interdisciplinaire se sera déroulé à Calcutta, en Inde, et au Canada à Montréal, à Toronto, à London et à Vancouver. La composante montréalaise présente des expositions, des forums publics et des projections de films dont le plus récent d’Anand Patwardhan, Jung aur Aman / War and Peace (2001), le 23 novembre à 19 h 30 à la salle J.A. De Sève de l’Université Concordia. Ce programme inclut également des documentaires précédents réalisés par Patwardhan : Bombay: Our City (1985), le 24 novembre à 13 h et Father, Son and Holy War (1995), le 25 novembre à 13 h.

Le cinéaste assistera aux projections.


Nalini Malani est née en 1946 à Karachi au Pakistan (alors l’Inde). Elle est diplômée de la J.J. School of Art à Bombay (1969) et a reçu des bourses d’études en arts plastiques des gouvernements français et indien pour étudier à Paris et aux États-Unis. Connue d’abord comme peintre, elle s’est mérité une vaste reconnaissance pour son travail plus récent en installation vidéo interdisciplinaire. Son travail vidéo comprend : City of Desires (1992); Mediamaterial (1994); Memory: record/erase (1996); Remembering Toba Tek Singh (1998-1999). Hamletmachine (1999-2000) a été produite dans le cadre d’une résidence de six mois au Fukuoka Asian Art Museum au Japon. L’œuvre était présentée plus tôt cette année au Tate Modern à Londres. Le travail de Nalini Malani a fait l’objet de nombreuses expositions à l’étranger. Elle vit à Mumbai en Inde.

Anand Patwardhan est né en 1950. Il détient un baccalauréat en littérature anglaise de l’Université de Bombay (1970), a étudié la sociologie à Brandeis et a complété une maîtrise en communications à l’Université McGill en 1982. Militant depuis plusieurs années, il a participé au mouvement contre la guerre au Viêt-nam lorsqu’il était étudiant aux États-Unis. Il a été bénévole pour le syndicat des travailleurs agricoles unis de Cesar Chavez et au sein de Kishore Bharati, un projet rural de développement et d’éducation dans le centre de l’Inde. Il a lutté contre des projets d’exploitation injuste et irréaliste, comme le barrage Narmada. Plusieurs de ses films se sont mérité des prix dont Prisoners of Conscience (1978); A Time to Rise (1981) réalisé avec l’Office national du film du Canada; Bombay our City (1985); In Memory of Friends (1990); In the Name of God (1992); Father, Son and Holy War (1994); Narmada Diary (1995). Les films d’Anand Patwardhan ont été largement diffusés et ont reçu de nombreux honneurs. Il vit à Mumbai en Inde.

Hoopoe Curatorial est un collectif qui comprend Phinder Dulai, poète et journaliste vivant à Vancouver, et Peter White, auteur et commissaire indépendant établi à Montréal. Jamelie Hassan, artiste de London, fut membre fondateur du groupe. Le nom du groupe, “Hoopoe”, provient de “huppe”, oiseau migrateur qui voyage entre l’Inde et l’Occident. En Inde, on trouve la huppe un peu partout dans les parcs, jardins et zones boisées, et elle est associée à la tranquillité et à la paix.




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