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ONE SAME, SAME THING


Jan Peacock (Canada)


16 octobre au 15 novembre 2003
Conférence de l’artiste présentée dans le cadre du Programme d’artistes invités de l’Université Concordia, le mardi 14 octobre à 12h30 au Pavillon des arts visuels, local VA-210, 1395, René-Lévesque Ouest

Depuis plus de vingt ans, Jan Peacock élabore des archives vidéo documentant des expériences qu’elle a observées ou construites. De ces nombreuses séquences elle extrait des “moments saisis dans le cours des choses” pour réaliser des compositions incorporant temps, image et langage qu’elle insère par la suite dans des pièces de mobilier, de signalisation et d’architecture. Ces éléments plus tangibles – fauteuils, panneaux d’affichage et murs – servent de points d’ancrage à la fugacité de la vidéo, tout comme celle-ci sert à ancrer la mémoire.

La célèbre installation vidéo de Jan Peacock, intitulée Reader by the Window, utilisait des extraits vidéo provenant de sept années de promenades effectuées au Canada, aux États-Unis, au Japon, en France et au Royaume-Uni; il s’agissait d’une spéculation sur l’interaction entre mémoire et cognition lorsqu’on fait l’expérience d’une chose familière dans un lieu non familier. Dans This walk, these steps, un homme et une femme interprètes se servaient de leurs langues pour expulser, un à un, des mots imprimés sur des bouts de papier, leurs actions entrecoupées sur le rythme d’une dispute. Silencieux et aveugles (leurs yeux étaient bandés par des séquences vidéo au ralenti montrant des étrangers qui se frôlent dans un jardin public), ils narraient à leur insu la fin du désir, de l’intimité et de la volonté de se comprendre.

À Dazibao, Jan Peacock présentera une nouvelle installation vidéo, One same, same thing, dont les parties s’inscrivent dans une architecture qui dissimule et expose, et dans laquelle des textes dialoguent et convergent sur des surfaces rapprochées et lointaines. L’installation comprend un mur construit pour l’occasion, qui traverse toute la galerie, donnant un point de vue relativement étroit. Une découpe oblongue dans le mur révèle presque complètement une grande projection d’une main glissant sur du gravier. L’artiste voit ce glissement à la fois comme un dessin et une lecture et, malgré sa beauté, l’image est également brutale, suggérant la possibilité d’un corps vivant attaché et impitoyablement traîné dans le temps.

Plusieurs petites ouvertures percées dans le mur contiennent de minuscules écrans à cristaux liquides dans lesquels se jouent, contre des extraits des archives de Peacock, des actions. La projection est imposante, lointaine, partiellement voilée; les écrans sont petits, rapprochés, entièrement visibles. Bien que leurs sources soient considérablement différentes, Peacock donne à ces derniers le nom de détails. Dans un certain sens, ils sont les détails qui instruisent le point de vue élargi, et ce, par leur valeur associative, emblématique de la pensée et de son annihilation, du langage et de son ombre, de la résistance et de l’échec.


Jan Peacock est née à Barrie, en Ontario, en 1955. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de l’University of Western Ontario (1978) et une maîtrise en beaux-arts de l’University of California at San Diego (1981). Depuis 1980, son travail, à la fois ses monobandes et ses installations vidéo, a été largement présenté en Amérique du Nord et à travers le monde. Elle s’est mérité plusieurs récompenses importantes dont le prix Bell Canada en 1997 pour l’excellence de son travail dans le champ de la vidéo d’art.

En plus de sa pratique artistique, Jan Peacock a agi à titre de commissaire pour des expositions fouillées et savantes, comme Corpus Loquendi: Body for Speaking, exposition réalisée pour la Dalhousie Art Gallery, qui a circulé à travers le pays et qui a été louangée par la critique. Elle est professeure au département d’arts plastiques et médiatiques au Nova Scotia College of Art and Design où elle enseigne les pratiques vidéo et interdisciplinaires depuis 1982.




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