Troisième temps : Iconophile démontage
Martin Boisseau (Montréal)
1er avril au 2 mai 1999
Depuis quelques années, Martin Boisseau travaille à des œuvres qui se font avec et par le spectateur. En fait, la responsabilité du devenir même de l’œuvre est confié au spectateur. À ce jeu, aux règles fixées par l’artiste dans un dispositif de départ, le spectateur devient matériau, par son intervention, son interprétation, par cette possibilité de s’immiscer au plus intime de l’œuvre. Détournement de la poïétique : le fabricateur de signes est tout autant l’artiste que le spectateur, investis à la fois de leurs rôles de joueur et de pièce à jouer.
L’installation présentée à Dazibao se trame aussi sous le signe de l’échange et du ludisme. Deux grands autoportraits en négatif — l’un de l’artiste photographiant, l’autre de l’artiste posant — sont appelées à se fragmenter. Soumise au jeu, graduellement l’iconographie se dénouera : lentement les œuvres se démantèleront pour se recomposer autrement, au fil des différentes rencontres entre un spectateur — un joueur — et l’artiste. Toujours présent dans l’espace de la galerie, témoin, l’artiste invitera le spectateur à le photographier et, en retour, photographiera le spectateur, dans un mécanisme mimétique où tous deux assisteront à l’inclusion de leur image dans l’œuvre.
Jeu retors, complicité ou duel : cette nouvelle installation de Martin Boisseau se joue d’abord sur le mode de la rencontre.
- Richard-Max Tremblay
Né en 1967, Martin Boisseau vit et travaille à Montréal. Il prépare actuellement un doctorat à l’Université Paris I. Martin Boisseau a exposé ses travaux dans plusieurs galeries et centres d’artistes montréalais, notons les projets Mémoire collective, Premier temps : sabotage visuel et Deuxième temps : rotatif chorégraphique. Il participait également, à l’automne 1998, à l’exposition Machine organisée par le critique et commissaire Bernard Lamarche. En avril 1999, Martin Boisseau présente à Dazibao un projet inédit, Troisième temps : iconophile démontage, une exposition où le spectateur est invité à intervenir à même le devenir de l’œuvre.
Tweet