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L'eau renversée (Saint-Juste-du-Lac)


Carte grise à Raymonde April


17 avril au 25 mai 2002
Patrick Coutu, Charles Guilbert, Serge Murphy, Marie-Christine Simard + Raymonde April
Une publication couleur accompagne l’exposition

Quand j’étais petite, je croyais que c’était l’Eau Renversée. Mais ce carrefour s’appelle en réalité Lots-Renversés, ainsi nommé parce que les lotissements de terre pour la colonisation y ont été délimités de façon perpendiculaire à ceux de Saint-Juste. Lots-Renversés fait partie de Saint-Juste, dont on évalue la population à 677 habitants en tout. Où que l’on veuille aller à partir de Saint-Juste – vers Auclair et Squatec, vers Trois-Pistoles et Rimouski, ou vers Dégelis et Edmundston -, on doit passer par Lots-Renversés, les Lots. Chaque fois que j’y passe, et même chaque fois qu’à Montréal je tente de raconter l’expérience d’y passer, ma gorge se serre et j’ai du mal à contenir mon émotion.

- Raymonde April, extrait de la publication L’eau renversée.

L’événement Carte grise permet annuellement de découvrir, par le biais d’une exposition et d’une publication, le regard particulier d’un artiste sur la photographie actuelle. Dans ce contexte Raymonde April a choisi de nous présenter un projet orchestré d’une manière fort particulière : plutôt que de simplement offrir une série d’œuvres qui sont marquantes ou significatives dans son propre cheminement créatif, l’artiste propose une relecture des œuvres des artistes qu’elle a retenues par le biais d’une projection vidéo. Entre les mains de Raymonde April, le processus même lié à la conservation d’une exposition devient geste créatif.

L’invention de nouvelles associations au sein de séquences d’images est inhérente à la pratique de Raymonde April. L’eau renversée (Saint-Juste-du-Lac) est un passage d’images photographiques et vidéographiques où se croisent les œuvres de Patrick Coutu, de Serge Murphy, de Marie-Christine Simard, de Charles Guilbert, de même que les siennes. Les artistes retenus ont tous en commun d’avoir un jour ou l’autre été liés à un village nommé Saint-Juste-du-Lac dans la région du Témiscouata. C’est ce lieu à peu près inconnu, mais porteur d’une aura toute particulière aux yeux de Raymonde April, qui sert de dénominateur, de toile de fond au projet.

Un paysage qui défile à travers un pare-brise couvert de gouttes de pluie, la surface d’un lac agité par le vent, un repas à l’extérieur, un bateau jouet rouge projeté dans les airs sur un morceau de bois flotté… Cette exposition nous transporte à Saint-Juste-du-Lac, quelque part entre le printemps et l’automne, entre temps réel et temps arrêté. Des paysages et des personnages étrangement familiers évoquent des souvenirs et des histoires, tels que racontés, inventés et saisis par les cinq artistes.


Raymonde April est née en 1953 à Moncton, Nouveau-Brunswick, et a grandi à Rivière-du-Loup, dans l’Est du Québec. Elle vit et travaille à Montréal, où elle enseigne la photographie à l’Université Concordia depuis 1985. Photographe et artiste, elle a fait reconnaître dès la fin des années soixante-dix une pratique minimaliste inspirée du quotidien, au confluent du documentaire, de l’autobiographie et de la fiction. Son travail photographique a été abondamment exposé au Canada et à l’étranger. Plusieurs expositions individuelles accompagnées de catalogues lui ont été consacrées depuis Voyage dans le monde des choses, qu’organisait le Musée d’art contemporain de Montréal en 1986. Parmi les plus récentes, Les Fleuves invisibles, produite par le Musée d’art de Joliette en 1997, a circulé au Canada et en France. Les œuvres de Raymonde April se retrouvent dans de nombreuses collections privées et publiques. Sa dernière réalisation, le film Tout embrasser terminé à l’automne 2000 et autour duquel s’est développée une exposition présentée à la galerie Leonard et Bina Ellen de l’Université Concordia (Montréal) en septembre 2001, explore les rapports de l’image photographique à l’image filmique à travers les thèmes récurrents de sa pratique, et énumère plus de 500 images inédites.

Patrick Coutu est né en 1975. Il a participé à de nombreuses expositions collectives. En 2001, il participait à l’exposition L’effet du logis tenue au Studio Cormier (Montréal) dans le cadre de la saison de la France au Québec et à l’événement Des nouvelles de Tchekhov présenté à la Galerie Plein-Sud (Longueuil). Il était invité à Artifice 98 organisé par le Centre des Arts Saidye Bronfman. Les galeries Clark (Montréal), l’Écart (Rouyn-Noranda), l’Espace Virtuel (Chicoutimi) et B-312 (Montréal) lui ont consacré des expositions individuelles. Il exposera prochainement au Musée du Québec (Mélanie Boucher, commissaire) et à la Galerie Glassbox de Paris. Son travail se déploie sous plusieurs formes : sculpture, photographie, intervention et dessin. Il travaille à Montréal et passe ses étés à Saint-Juste-du-Lac depuis toujours.

Charles Guilbert est né à Montréal en 1964 et a fait des études universitaires en littérature. Il vit et travaille à Montréal. Comme artiste, il suit un parcours éclaté, exploitant librement différentes formes artistiques et cherchant à établir entre elles de nouveaux liens. Que ce soit en vidéo, en mots, en chansons ou en dessins, il crée des saynètes dans lesquelles le banal et l’extraordinaire, la réalité et la fiction, se côtoient. Dans des formes dépouillées, il parle principalement du quotidien, de la parole et des rapports entre les êtres. Charles Guilbert a écrit des textes de fiction et un livre, Les Inquiets (1993), a signé un disque, Rien ne t’aura, mon cœur (1997), et réalisé plusieurs vidéos et installations qui ont été présentées dans des musées, des galeries et des festivals, au Canada, au Mexique, dans plusieurs pays d’Europe (Belgique, France, Pays-Bas, Espagne…) ainsi qu’au Japon. Au printemps 2001, il exposait l’installation Les Personnes, au Casino Luxembourg, et à l’hiver 2002, Sortir de soi, au Musée d’art contemporain de Liège.

Serge Murphy vit et travaille à Montréal où il est né en 1953. Il réalise des sculptures qui se déploient dans l’espace ainsi que des vidéos à la fois narratives et expérimentales (en collaboration avec Charles Guilbert). Ses œuvres ont été exposées en solo en divers lieux au Québec, au Canada et en Europe. Il présentait à l’automne 2001 Autels de fortune, à la galerie Occurrence (Montréal). Il a aussi participé à plusieurs expositions de groupe aux États-Unis, en Colombie, en Europe et au Canada. Récemment, son œuvre intitulée Le Jardin de mon curé était présentée dans le cadre de l’exposition Le Ludique au Musée du Québec. Ses vidéos ont été présentées dans plusieurs galeries, musées et festivals, au Canada, en France, aux Pays-Bas, au Mexique et en Inde. En 1998, Les Rendez-vous du cinéma québécois, au Québec, et Les Instants vidéo de Manosque, en France, présentaient une rétrospective de ce travail. Les œuvres de Serge Murphy font partie de plusieurs collections publiques et privées.

Marie-Christine Simard vit et travaille à Montréal où elle est née en 1962. Elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia. Elle a participé à plusieurs expositions collectives dont Ode au quotidien, à Vox et à Séquence en 1997 et 1998, et à la galerie Leonard et Bina Ellen en 1996. En 2002, son travail le plus récent, La traversée, sera présenté à Toronto, Winnipeg, Saskatoon et Richmond dans le cadre d’une exposition intitulée Unexpected Encounters. Elle est chargée de cours à l’Université Concordia depuis 1995. En 20 ans, elle a réalisé de nombreux repas mémorables.




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