Zone d’éclipse totale
Mika Taanila
L’exposition est présentée du 11 octobre au 10 novembre 2007
La galerie est ouverte du mardi au samedi de midi à 17 h
Vernissage jeudi le 11 octobre à 19 h
En présence de l’artiste et de l’ambassadeur de la Finlande, Son excellence monsieur Pasi Patokallio
Un programme spécial des films de Mika Taanila sera présenté au Festival du nouveau cinéma immédiatement avant le vernissage. La projection aura lieu en présence du cinéaste le 11 octobre 2007 à 17 h 20, à Ex-Centris, au 3536, boul. Saint-Laurent (514 847-2206).
Passage d’un corps dans l’ombre d’un autre; période de fléchissement, de défaillance – éclipses.
Depuis plus de quinze ans, Mika Taanila s’intéresse aux expériences scientifiques, aux utopies, aux technologies hier révolutionnaires et aujourd’hui désuètes. C’est à partir de ces apparentes faillites qu’il construit une œuvre riche et complexe, qui intègre diverses disciplines tout en transcendant les limites ordinaires de celles-ci. Architecture, musique, science, philosophie, art et cinéma sont les éléments de base auxquels l’artiste impose un nouvel ordre. Son œuvre est tout entière nourrie de connexions, d’interactions, de collaborations : entre son et image, cinéma documentaire et expérimental, réalité et fiction. Ainsi élaborées, les œuvres de Taanila se révèlent d’une extraordinaire densité.
L’œuvre La zone d’éclipse totale est présentée ici dans sa version installative. Taanila retraite les images mystérieuses provenant de la toute première tentative, en juillet 1945, de filmer une éclipse de Soleil. La projection en boucle, sans début ni fin, est l’expression même du recyclage auquel se livre Taanila, plus intéressé par les aspects fictionnel et conceptuel de ces images trouvées que par la restitution mécanique des conditions de l’expérience d’origine. Comme le dit lui-même l’artiste, La zone d’éclipse totale est un hommage aux pionniers du cinéma scientifique, « une célébration des ombres interplanétaires à l’œuvre ».
Se penchant sur la musique et sa transposition visuelle, la deuxième œuvre présentée en galerie, Son optique, a pour point de départ la Symphonie # 2 pour imprimantes matricielles du duo montréalais [TheUser]. Elle est alimentée par l’idée de récupérer une technologie désuète, l’imprimante matricielle, et de lui redonner vie en lui conférant une tout autre fonction, celle d’instrument de musique.
FILMS
Futuro – Tulevaisuuden olotila
Futuro, A New Stance for Tomorrow
1998, 35 mm, 29 minutes, dialogues en finlandais, suédois, anglais, allemand, russe et estonien. Sous-titres anglais.
Futuro, c’est l’investigation de la maison du futur d’hier ou de l’utopie de l’architecture plastique. En 1968, l’architecte finlandais Matti Suuronen créait une maison de forme elliptique faite de plastique et dont l’esthétique rappelait celle de la soucoupe volante. Avec ce film, Taanila retrace toute l’histoire de Futuro, de sa conception purement mathématique à sa concrétisation en une cellule habitable, multifonctionnelle et nomade. Constitué d’entrevues récentes, de fascinants documents d’archives et d’extraits de films amateurs, Futuro offre une lecture colorée d’une utopique « ère de l’espace ».
Fysikaalinen Rengas – A Physical Ring
2002, 35 mm, 4 minutes, sans dialogue.
Une caméra attachée au plafond dirigée à angle droit vers le sol révèle une composition rappelant une sculpture cinétique constructiviste. L’objet vibre jusqu’aux limites du cadre, la bande sonore épouse ce rythme. Malgré son apparence, A Physical Ring n’est pas fondé sur un film de science-fiction, mais sur un film scientifique de la fin des années quarante documentant une expérience de physique. Une expérience insolite dont la finalité demeure inconnue à ce jour.
Tulevaisuus ei ole entisensä
Future Is Not What It Used To Be
2002, 35 mm, 52 minutes, dialogues en finlandais, suédois et anglais. Sous-titres anglais.
Future Is Not What It Used To Be est un portrait, entre documentaire poétique et science-fiction, du visionnaire artiste et chercheur finlandais Erkki Kurenniemi. Né en 1941, ce scientifique créatif, qui vit dans le futur depuis déjà plusieurs décennies, a touché entre autres à la musique, à l’informatique, à la robotique, au cinéma expérimental. Mika Taanila s’est concentré sur l’obsession de collectage et d’archivage de Kurenniemi : enregistrer ses pensées, noter ses observations, cumuler les objets, avec une méticulosité extrême, dans le but ultime d’un jour reconstruire une intelligence artificielle, hybride entre homme et machine.
Cinéaste, réalisateur et artiste, Mika Taanila est né en 1965 à Helsinki où il vit et travaille. Après des études d’anthropologie culturelle à l’Université de Helsinki, il obtient en 1992 un diplôme du département de cinéma et télévision de l’Institut de design de Lahti. Il a réalisé plusieurs documentaires, des vidéoclips, ainsi que des œuvres conçues spécifiquement pour des espaces d’exposition. Son travail a entre autres été présenté à l’Institut finlandais de Paris (France), au Migros museum für Gegenwartskunst (Zurich), au Kiasma – Museum of Contemporary Art (Helsinki), au SMAK – Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (Gand, Belgique), au centre Pompidou (Paris), à la Galerie Leonard & Bina Ellen (Montréal), ainsi que dans différentes villes d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Récipiendaire de nombreux prix, il a participé aux biennales d’Istambul et de Berlin, à Manifesta 4, ainsi qu’à d’importants festivals parmi lesquels le Festival International du Film de Toronto, Ars Electronica et le Festival du Film de Tampere. Cette année, trois de ses films feront l’objet d’une projection spéciale au Festival du nouveau cinéma de Montréal.
La présentation de cette exposition est rendue possible grâce à la générosité de l’ambassade de la Finlande et de Robert Films Services. Dazibao remercie l’artiste et Kinotar de leur généreuse collaboration, ses partenaires, le Festival du nouveau cinéma, SCHÉMA laboratoire hypercinéma, l’École de cinéma Mel Hoppenheim, le MFA Program de l’Université Concordia, ainsi que ses membres pour leur soutien.
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